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La pierre de Rosette est un fragment de stèle gravée de l'Égypte antique portant trois versions d'un même texte qui a permis le déchiffrement des hiéroglyphes au XIXe siècle. L'inscription qu'elle comporte est un décret promulgué à Memphis par le pharaon Ptolémée V en 196 av. J.-C. Le décret est écrit en deux langues (égyptien ancien et grec ancien) et trois écritures : égyptien en hiéroglyphes, égyptien démotique et alphabet grec. La pierre a une dimension de 112,3 × 75,7 cm et 28,4 cm d'épaisseur. La stèle est en granodiorite, un matériau fréquemment assimilé à tort à du basalte ou du granite.
En 1814, Young eut un premier échange de correspondance à propos de la pierre de Rosette avec Jean-François Champollion, professeur à Grenoble, qui venait de produire un ouvrage savant sur l'Égypte ancienne. C'est en 1822 que Champollion pourra voir des copies des brèves inscriptions hiéroglyphiques et grecques de l'obélisque de Philae, dans lesquelles William John Bankes avait tenté d'identifier les noms de Ptolémée et de Cléopâtre dans les deux langues. À partir de là, Champollion avait réussi à identifier les caractères phonétiques k l e o p a t r a (en translittération actuelle ql i҆ wp ꜣ dr ꜣ. T).
Sur cette base et avec les noms étrangers relevés sur la pierre de Rosette, Champollion construisit rapidement un alphabet de caractères hiéroglyphiques phonétiques qui apparaît, tracé de sa main, dans sa Lettre à M. Dacier, adressée à la fin de 1822 à Bon-Joseph Dacier, secrétaire de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et immédiatement publiée par l'Académie.
Cette Lettre marque la véritable percée vers la lecture des hiéroglyphes égyptiens, non seulement pour le tableau de l'alphabet et le texte qui l'accompagne, mais aussi pour son post-scriptum, dans lequel Champollion note que les caractères phonétiques semblent se correspondre non seulement dans les noms d'origine grecque, mais aussi dans les noms égyptiens. Au cours de l'année 1823, il confirme ces éléments en identifiant les noms des pharaons Ramsès et Thoutmôsis écrits dans les cartouches d'inscriptions hiéroglyphiques beaucoup plus anciennes qui avaient été copiées par Bankes à Abou Simbel et envoyées à Champollion par Jean-Nicolas Huyot. Dès lors, l'histoire de la pierre de Rosette et le déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens se séparent, l'attention de Champollion étant attirée par de nombreux autres textes qui l'amènent à développer la première grammaire égyptienne antique et le dictionnaire hiéroglyphique, tous deux publiés après sa mort.
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